La politique française est peuplée, comme tout le monde sait, de personnages extraordinaires, qui nous étonnent sans cesse par leurs qualités intellectuelles et morales. Je fais, bien sûr, une place spéciale à notre grand président de la République – qui ne pourrait pas en faire autant, face à quelqu’un d’une taille pareille ?
Cependant, je dois avouer que dernièrement une autre est venue souffler la place dans mes affections qui devrait lui revenir tout naturellement. Une de ces rares personnes qui arrivent à cumuler une réussite frappante dans deux domaines bien différents, en l’occurrence la politique et le sport de haut niveau.
Je parle, bien sûr, de notre secrétaire d’Etat à l’Ecologie et championne en titre de karaté par équipe, Chantal Jouanno.
Or vous vous imaginerez bien que j’étais profondément inquiet d’apprendre que mardi dernier elle était au ‘désespoir’ face à une décision du gouvernement dont elle fait partie.
C’était le surlendemain des régionales et le premier ministre François Fillon avait annoncé une légère retouche à la politique environnementale de son gouvernement. Ils avaient prévu d’introduire une taxe au carbone, pour mieux protéger l’environnement, et maintenant, ben, non, ils n’allaient plus l’introduire, au moins pas tant qu’il n’y ait pas d’initiative dans ce sens au niveau européen.
C'est-à-dire que l’idée était renvoyée aux calendes grecques.
Ben, quoi ? Protéger l’environnement c’est beau, soit, mais il faut bien aussi protéger les espèces en péril, et à la suite des régionales, une menace sérieuse planait sur l’avenir de l’espèce ‘Président de la République UMP’.
Mais Chantal n’a pas apprécié. Elle était ‘désespérée de ce recul et désespérée que ce soit l'écolo-scepticisme qui l'emporte’, a-t-elle déclaré.
Une perspective affreuse s’ouvrait devant nous. Allions-nous perdre notre Chantal nationale ? Démissionnerait-elle ? Nous avions tous chaud.
Mais elle nous a rassurés le lendemain même. Elle a fait preuve de toute la force morale qu’on pourrait attendre chez elle. Elle a compris qu’il y a des principes qu’on peut, au besoin, défendre ou ne pas défendre, et la protection de l’environnement en est un. Par contre, il y a certains principes auxquels il faut se cramponner, qu’on ne peut jamais abandonner. Elle a choisi de défendre le principe selon lequel, étant donné qu’il faut bien que quelqu’un occupe son poste au Ministère de l’Environnement, tant qu’à le garder elle-même.
Elle n’a pas démissionné. Après tout, la taxe au carbone, on peut en faire une autre n’importe quand. Mais une championne de karaté au gouvernement ? Cela ne se produit pas tous les jours.
Ceci dit, elle n’est pas complètement sortie de danger pour l’instant. Sarko-le-grand lui a lancé une déclaration bien sèche, ‘Il y a une stratégie, elle a été fixée par François Fillon et par moi-même, que chacun s'y tienne’. Le karaté, est-ce que Chantal en a tiré une leçon suffisante de flexibilité ? Elle n’en a certainement pas tiré la force nécessaire pour faire face au Président, surtout pas ce géant d’un Président que nous avons aujourd’hui.
Espérons que tout se terminera bien.
Entretemps, un autre grand acteur de la scène politique actuelle m’a également fait plaisir cette semaine. Il s’agit de la belle et digne Carla Bruni. Nous avons, ici en Angleterre, une chaîne de télévision, Sky News, qui jouit de toute la réputation de qualité qu’on pourrait attendre d’une composante de l’empire médiatique de Rupert Murdoch, dont on connait l’engagement envers tout ce qui est droit et sérieux dans le monde de l’information. Face aux commérages véhiculés cette semaine par les parties les plus scabreuses de la presse étrangère, y compris en Angleterre, sur les supposés troubles du couple présidentielle, Carla a sorti un démenti formel sur Sky News. Elle a affirmé que jamais son mari Sarko ne la tromperait.
On est bien soulagés, n’est-ce pas ?
Heureusement, je ne suis pas de ceux qui seraient capables d’imiter l’indiscrétion de la presse anglaise en nommant la personne qui aurait été liée avec Sarko. Et je ne ferai bien sûr pas la moindre allusion aux propos vénéneux et symétriques faite à l’égard de Carla même. Je me contenterai de déclarer mon plaisir à apprendre la fausseté de ces bruits indignes.
Surtout que jamais je n’aurais souhaité à Carla une rivale experte dans un sport de combat. Ni à Sarko une maîtresse avec laquelle il serait un peu brouillé sur le plan politique.
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3 weeks ago
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