Tuesday, 13 April 2010

Fin de règne en France et en Angleterre

Intéressant que Pierre Moscovici estime qu'il existe une ambiance de fin de règne en France en ce moment. Je lui souhaite plein de bonnes choses, mais je crains qu’il ait sous-estimé la capacité de rebondir de Sarko-le-grand, surtout quand il s’agit de sa survie politique ; également, il a peut-être sous-estimé la capacité d’autodestruction du Parti Socialiste de Moscovici même

Par contre, ici en Angleterre, l’atmosphère de fin de règne imprègne tout.

Depuis longtemps je dis à tous ceux qui veulent m’écouter – et à pas mal d’autres qui préféreraient ne pas m’entendre – que si au début de la phase finale de la campagne électorale, les Travaillistes n’étaient qu’à moins de 4 points d'écart des Conservateurs, tout serait en jeu : en Angleterre, il y a un effet de retour vers le gouvernement dans les derniers jours d’une campagne qui vaut bien 4 points. Mais, même si un des sondages les mettait à 4 points près de leurs adversaires, les autres affichaient plutôt 6 à 10. Tout peut bien se produire pendant la dernière ligne droite, et les sondages sont tres volatiles en ce moment, mais pour l’instant les choses vont plutôt mal pour Gordon Brown.

Au point où il y a des moments où les dirigeants travaillistes semblent avoir déjà un peu jeté l’éponge. Lors d’une conférence de presse dimanche dernier – et évidemment personne ne veut faire des conférences de presse le dimanche – le gouvernement n’a trouvé aucun membre du Cabinet (équivalent du Conseil de Ministres) pour le représenter – donc pas de ‘Secretary of State’ (équivalent d’un Ministre), que des ‘Ministers’ (équivalents, évidemment, d’un secrétaire d’état).

Ed Balls, ‘Minister’ des Ecoles, faisait un discours, et sa femme, Yvette Cooper, ‘Minister’ des Retraites et de l’Emploi, l’écoutait (théoriquement) avec Liam Byrne, ‘Minister’ au ‘Treasury’, le Ministère des Finances.

C'est compliqué, tout ça, n'est-ce pas ? Si seulement les Français pouvaient se résoudre à parler anglais comme tout le monde.

Tout à coup, les journalistes présents (pas très nombreux) voient Cooper glisser à Byrne un mot scribouillé sur un bloc notes, tout comme une petite écolière mal élevée. Un photographe réussit à prendre en photo le bloc à la fin de la conférence – qui d’ailleurs se termine avant l’heure prévue et après seulement trois questions de la part des journalistes. Et le message semble bien confirmer l'impression de conduite digne d'une lycéenne.

‘C’est la Ligue 2 aujourd’hui, c’est sans doute à cause de ça qu’on nous permet de faire ça,’ avait-elle écrit a son voisin de classe.

Et Byrne répond : ‘Eh, oui, c’est comme si ils nous permettaient de jouer dans le bac à sable.’

Voilà ce qui s’appelle une vraie ambiance de fin de règne.

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