Monday 25 October 2010

Gloire et honte des armes britanniques

Aujourd’hui, c’est la St Crépin. Tout écolier anglais connaît – ou du moins a entendu – le discours de Shakespeare, qu’il met dans la bouche du roi anglais Henri V, juste avant la bataille d’Azincourt : ‘this day is called the feast of Crispin’ et plus tard ‘we few, we happy few, we band of brothers, for he today that sheds his blood with me, shall be my brother.’ ‘Band of brothers’ est une expression qui est entrée dans la langue courante (c’était le titre d’une excellente série de par Spielberg, sous le nom français de Frères d’armes). Et ‘happy few’ est même devenu une expression de la langue française.

La semaine dernière, plus précisément jeudi 21, était le jour anniversaire de la bataille de Trafalgar.

On passe donc par un moment pas trop réjouissant pour des Français, avec trop d’anniversaires de défaites infligées par le grand ennemi historique de la France.

J’ai donc voulu offrir un brin de soulagement à mes compatriotes français en racontant l’incident le plus récent de l’histoire de la marine britannique, traditionnellement la plus puissante branche militaire du pays.

Il concerne le sous-marin, HMS Astute. Hélas, il ne s’est pas avéré très astucieux. Construit pour pouvoir rejoindre n’importe quel zone de conflit du monde, son autonomie lui permet de rester au large pendant 3000 miles nautiques. Et pourtant lors de son premier essai en mer, il s’est échoué à quelques kilomètres de sa base, sans même avoir quitté les eaux territoriales du Royaume. Le pire : il a été construit, à un cout de 1,2 milliards de livres, pour des missions furtives. Il était donc gênant de le voir, exposé à n’importe quel passant, près de l’Ile de Skye, une des principales destinations du tourisme en Ecosse.

Heureusement, tout cela s’est passé vendredi dernier. Imaginez s’il s’était produit jeudi, anniversaire de Trafalgar. Mais même vendredi – quel honte. La Royal Navy n’est vraiment plus celle qu’elle était à l’époque de Nelson.

Quelle ironie que juste à ce moment, où le déclin de la puissance maritime militaire britannique aurait permis de songer à une juste vengeance de la France pour la honte de Trafalgar, la conjoncture soit telle que la guerre entre la France et la Grande Bretagne est devenue inconcevable.

Quoique, avec Sarko-le-Grand à l’Elysée, qu’est-ce qu’on peut vraiment exclure définitivement ?

Sunday 17 October 2010

Burqa et citoyenneté

Curieuse histoire, celle de Marlène Ruby, l’institutrice à la retraite qui a eu l’idée de proclamer les droits de l’homme en arrachant le voile de la tête d’une musulmane, d’ailleurs même pas française, en burqa.

Je comprends bien que certains pourraient bien vouloir défendre l’action de Marlène et avanceraient des arguments bien convaincants. Pour les aider, je propose donc une situation hypothétique où certains fait sont changés, mais le fond de la chose reste le même. Je trouve que c’est souvent une façon efficace de voir les points faibles d’un argument autrement spécieux.

Supposons qu’au lieu d’une femme, il s'agissait d'un homme qui avait entrepris l’action, et qu’au lieu d’une femme des Emirats, il s’en était pris à une jeune française, et qu’au lieu de lui arracher un voile, il lui avait arraché le haut d’un bikini. Après tout, il y a de nombreuses cultures à travers le monde où il est normal que les femmes se promènent seins nus. Par quel droit les pays occidentaux les obligent de se couvrir ?

Je me demande combien de gens trouveraient l’action louable, une légitime défense des droits de l’homme. Certains trouveraient même que ce serait une atteinte inadmissible à la pudeur de la victime, et que celle-ci a le droit de définir pour elle-même ce qui constitue la modestie. Ils trouveraient peut-être qu’une telle action frôle l’agression sexuelle, précisément parce qu’elle ne respecte pas les critères de modestie de la femme en question.

Il suffit d’ajouter que plusieurs de nos amies musulmanes nous ont assuré que pour elles, sortir sans se couvrir la tête les choquerait autant que de sortir nues.

Je me demande par quelle droit nous leur imposerions une idée de liberté qui nie leur désir de modestie ?

Par ailleurs, c’est avec grand plaisir que j’ai découvert que la peine pour le port de la burqa en France n’est pas seulement d’une amende (de jusqu’à 150 euros). Elle peut être assortie de, ou remplacée par, un stage de citoyenneté.

J’adore le fait que dans la France de Sarko-le-grand, l’apprentissage de la citoyenneté soit perçue comme une peine.