Wednesday 25 August 2010

Les microbes, antidote à l’arrogance

L’être humain est beaucoup trop sûr de lui, en tant qu’espèce. Il est temps de mettre fin à notre arrogance, d’apprendre un peu d’humilité.

Pendant presqu’un milliard d’années, il n’y eut aucune trace de vie sur terre. Ensuite, il y a à peu près 3,8 milliards d’années, apparurent les premiers organismes vivants – tous des microbes. Pendant les trois milliards d’années suivantes, ils sont restés seuls sur terre (dans la mesure où on peut parler de ‘solitude’ dans le contexte d’un si grand nombre d’organismes, affichant une telle diversité). Quant à l’homme, cela ne fait que quelques centaines de milliers d’années que nous sommes là. Des parvenus, quoi, dans un monde qui appartient aux microbes.

D’ailleurs, la situation actuelle nous offre encore des preuves de cet état des choses. La masse totale des microbes sur terre aujourd’hui fait plus de 5000 fois le poids de l’humanité entière. Même à l’intérieur de chacun de nous, 90% des cellules dans nos corps sont des microbes. Les cellules qui sont proprement les nôtres ne constituent que les 10% restants.

C’est donc avec beaucoup d’intérêt que j’ai lu ce matin les conclusions d’une équipe des scientifiques de la Lawrence Berkeley National Laboratory en Californie sur la disparition, apparemment quasi-miraculeuse, du pétrole versé dans le Golfe du Mexique par BP. Cette disparition était en réalité complètement naturelle est le fait de microbes pour lesquels le pétrole est une véritable friandise. Leur population s’est agrandi de façon spectaculaire depuis l’accident et ils réduisent de moitié la quantité de pétrole dans la mer tous les trois jours.

Si nous avons besoin d’une leçon d’humilité, en voilà une. Microbes, je vous salue. Je vous félicite de votre dévouement et du succès extraordinaire dont il a été couronné. Je vous remercie d’avoir si bien réparé les dégâts dont mon espèce a été responsable. Je suis désolé du dérangement que notre présence vous cause.

Surtout, ne vous inquiétez pas trop : étant donné notre façon de nous comporter, elle ne devrait pas vous gêner encore très longtemps.

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