François Mauriac parlait de la famille comme d’une ‘cage aux barreaux innombrables et vivants’, dans Thérèse Desqueyroux, roman qui m’a bien impressionné quand j’avais quinze ans. J’ai même imposé un pèlerinage à mes parents, au fond des Landes, au hameau de Jouanhaut qui avait servi de modèle à Mauriac pour le village d’Argelouse où vivait Thérèse, et à la vraie commune d’Argelouse à côté.
Mais si pour Mauriac la famille n’était pas sans défauts, pour d’autres grand penseurs du vingtième siècle, elle était d’une importance capitale. La grande dame de fer – à la tête de bois, selon moi – Maggie Thatcher disait que la société n’existait pas, il n’y avait que des particuliers et des familles. On ne peut pas nier qu’elle se soit bien occupé de son fils : il l’a accompagné en Arabie Saoudite avec une délégation gouvernementale faisant du trafic d’armes – pardon, chargé de négocier un accord militaire – et le voyage lui a valu son premier million de livres. C’est le premier qui est toujours le plus difficile, ou du moins c’est que j’ai cru entendre, et si sa mère lui a aplani le chemin, elle n’accomplissait somme toute que son devoir maternel.
Donc je suis très content de voir que notre grand Sarko se montre aussi dévoué aux bons sentiments familiaux que la mère Thatcher. Evidemment, personne ne doute des talents remarquables de Jean Sarkozy. Après tout, il a les gènes de son père, et Dominique de Villepin nous montre bien que Sarko peut être bien gênant s’il le souhaite. Avec un fils aussi talentueux, qui pourrait reprocher à Sarko de l’avoir un petit peu pistonné, s’il l’a fait ? Quoi de plus normal que de défendre sa famille en mettant sa famille à la Défense ?
Et c’est réconfortant de savoir que si la famille ressemblait à une cage aux barreaux vivants pour la pauvre Thérèse Desqueyroux, elle a des barreaux bien en or pour d’autres.
Valencian floods: the ugly
3 weeks ago
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