Il se passe des choses curieuses dans la Droite Anglaise en ce moment.
Elle se prépare, bien sûr, au pouvoir : à six mois près des élections, les Conservateurs ont 14 points d’avance dans les sondages. Il faut les prendre au sérieux. C’est le prochain gouvernement. Par conséquent, il devient de plus en plus intéressant de savoir à qui on a affaire.
Le leadership du parti contient plusieurs personnes dont la biographie est, pour en dire le moins, exceptionnel. Le leader même, David Cameron, son porte-parole sur les Finances, George Osborne, et le maire de Londres, Boris Johnson, se sont connus au Bullingdon Club lorsqu’ils étaient étudiants à l’Université d’Oxford. A l’intérieur de cette université, avec Cambridge la plus prestigieuse du royaume et un des hauts lieux de l’élite nationale, le Bullingdon Club représente ce qu’il y a de plus privilégié : seuls les étudiants les plus riches peuvent y accéder. On dirait la crème de la crème, sauf que ce qui flotte à la surface d’un liquide n’est pas toujours de la crème.
Les membres du Club s’amusaient à réserver des restaurants entiers – une ou deux tables, ce serait trop banal – se saouler et tout casser, en sachant qu’un des papas viendrait régler les dommages le lendemain. Osborne, qui avait fréquenté St Paul’s School à Londres, parmi les écoles les plus chères de l’Angleterre, s’est fait tabasser pour le punir de ses origines modestes par les autres membres issus des plus grandes écoles de toutes (dans le cas de Cameron et Johnson, c’était Eton).
Il y a quelques mois, ce beau monde avait décidé qu’il fallait amadouer l’Extrême Droite profondément Eurosceptique du Parti. Cameron a décidé que les élus Conservateurs du Parlement Européen quitteraientt le courant majoritaire, qui comprend entre autres les partis d’Angela Merkel et de notre grand Sarkozy, pour créer leur propre groupement. Ils se sont trouvés des alliés chez les ultranationalistes de la Pologne, de la République Tchèque et de la Latvie. Ces derniers, en particulier, appartiennent à un parti dont bon nombre des membres assistent chaque année à une fête commémorant la participation de leurs compatriotes à la Waffen SS de l’Allemagne Nazie.
Cameron s’est sans doute dit que les Institutions Européennes n’avait pas grande importance, puisqu’il n’y a que Westminster qui compte vraiment. Et ben, non.
C’est vrai que la majorité de l’électorat britannique n’a rien remarqué. Par contre, leur comportement a été repéré par quelqu’un qui compte pour bien plus que les simples concitoyens de ces politiciens subtils : Barack Obama. Ce soir, Hilary Clinton s’entretiendra avec celui qui risque d’être bientôt son homologue britannique, William Hague, porte-parole Conservateur sur les Affaires Etrangères. Et ce sera pour savoir à quoi son parti joue. Elle se demande si en se coupant de Merkel et Sarkozy, les Conservateurs ont vraiment choisi le meilleur moyen d’augmenter l’influencer britannique sur la politique Européenne. Si le prochain gouvernement aura perdu sa crédibilité en Europe, est-ce que Washington ne ferait pas mieux de se trouver un autre interlocuteur ?
Rien ne fait plus peur à un politicien anglais que le risque de ne pas se faire cajoler aux Etats-Unis. Cameron et compagnie doivent se demander s’ils n’ont pas fait une bêtise.
A Oxford, il y avait toujours papa pour régler les conséquences de leur inconscience. Mais sur qui pourront-ils compter lorsqu’ils seront au pouvoir ?
Et nous, sur qui compterons-nous ?
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3 weeks ago
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