Je viens de découvrir un curieux fait divers, concernant la condamnation par la cour d’assises des Yvelines d’une jeune femme à quinze ans de réclusion criminelle pour meurtre. Elle avait rencontré dans un bar un jeune homme qu’elle avait ramené chez elle et poignardé à mort, apparemment après une séance de sexe raté (il y a des personnes qu’il est dangereux de ne pas satisfaire). Elle avait appelé les services d’urgence qui l’avait trouvée, nue et couverte de sang, à côté du mort. Des troubles psychologiques – elle avait fait au moins trois tentatives de suicide, la première à l’âge d’onze ans – et un cocktail d’alcool et de médicaments avaient contribué à son dérapage.
L’appartement où elle avait été retrouvée était à St Germain en Laye. Je n’ai aucune difficulté à associer cette triste région à des problèmes dépressifs ou psychiques généraux. Nous y avions vécu deux ans aux années 90, plus précisément dans un petit bourg à côté de St Germain, Mareil-Marly. J’ai rarement connu un endroit aussi froid, humainement parlant. Nous avions des voisins suédois qui dormaient sur des futons, qu’ils avaient mis à aérer un jour sur leur terrasse ; d’autres voisins sont passés leur expliquer qu’ils attendaient de la visite l’après-midi et qu’ils espéraient ne plus voir les futons à ce moment-là : ‘nous ne sommes quand-même pas à Naples,’ ont-ils dit.
Cependant, ce n’est pas cet aspect là de la chose qui m’a intéressé le plus. L’accusée était une certain Jessica Davies, de mère française et père anglais – comme mes fils. L’oncle de Jessica est Quentin Davies, actuel secrétaire d’état à la Défense en Grande Bretagne. C’est un monsieur tout aussi curieux que sa nièce. Quant il a fait son entrée au Parlement britannique, c’était en tant que député conservateur. Il a cependant décidé il y a un peu plus de deux ans et demi de quitter ses anciens amis et rejoindre le parti Travailliste. Etant donné la position presque dominante des Conservateurs dans les sondages récents, à quatre mois des prochaines législatives, il doit se demander s’il a fait un choix judicieux.
En plus, c’est un homme profondément enraciné dans le monde des Conservateurs. Par conséquent, il habite, comme il se le doit, une énorme maison de campagne. Cette maison a son propre clocher, avec sa belle cloche. Or, lors du scandale récent concernant les notes de frais des députés, il a été révélé que Monsieur Davies s’était fait rembourser le coût de réparations effectuées sur son clocher.
Le parti Travailliste doit se demander s’il a fait un choix judicieux en acceptant son adhésion.
En tout cas, à partir du mois de mai prochain, il risque d’avoir un peu plus de temps à sa disposition : il n’y a pas grand risque que ses électeurs lui accordent un nouveau mandat.
Pourrait-il s’occuper un peu de sa nièce ? Il pourrait lui donner la chaleur humaine dont elle est évidemment en manque, en la visitant aussi souvent que possible pendant son séjour aux frais de la République Française. Et lors de sa libération, il pourrait l’éloigner de l’environnement malsain de St Germain en Laye.
Ceci dit, je ne suis pas sûr qu’une maison à clocher représente un environnement très sain non plus. Par contre, il serait peut-être thérapeutique qu’elle s’occupe de l’entretien du clocher, tâche rendue nécessaire par le fait que le contribuable anglais a décidé de se passer de l’honneur de le prendre en charge lui-même.
Valencian floods: the ugly
3 weeks ago
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